La tuerie du Musée juif de Belgique une exécution ciblée d'anciens agents du Mossad
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Pour l’avocat de Nemmouche, la tuerie du Musée juif de Belgique n'était pas un attentat, mais bien une « exécution ciblée d'anciens agents du Mossad », à savoir les époux israéliens Emanuel et Miriam Riva. « S’attaquer au Musée juif de Belgique n’a rien d’antisémite », a-t-il lancé. « C’est comme prétendre qu’une attaque contre le Musée de l’Afrique de Tervuren serait raciste ». Comparaison grotesque qui suscite l’agacement dans la salle. Il ajoute : « Aucune revendication antisémite n’a été trouvée nulle part ». Sur l’antisémitisme de son client : « On dit que Mehdi est antisémite ? Il a pourtant acheté des chaussures Calvin Klein ! »

S’il essaie de glisser de temps en temps un propos moins acerbe envers les victimes, il ne peut s’empêcher immédiatement de lâcher son fiel. « Les Riva ne méritaient pas de mourir, mais leur fonction au Mossad les rend un peu moins innocents pour certains », juge-t-il.

Après s’être appesanti sur les « mensonges » des enquêteurs qui n’auraient pas fait leur travail, Me Courtoy s’est attaqué au « terrorisme intellectuel » des parties civiles et leur « chantage à l’antisémitisme ». En s’adressant aux jurés : « Si je suis antisémite et que vous suivez le sens de ma plaidoirie, alors vous serez aussi des antisémites. Le club des antisémites s’agrandit ! ».

Le moment le plus grotesque est atteint lorsqu’il veut prouver que ces « faux touristes », mais « vrais agents » (alors ils étaient déjà retraités de leur fonction comme comptables) ont repéré sur une carte la station de métro Erasme. « N’est-ce pas sur le parking de l’hôpital Erasme que l’on a retrouvé le corps du Professeur Wybran, ancien président du CCOJB, assassiné il y a quelques années ? Encore une coïncidence sans doute ! », lance-t-il. Du côté des avocats des parties civiles comme dans la salle, beaucoup ne pensaient pas qu’il pourrait tomber si bas.

L'avocat continuera à jeter le trouble sur les victimes, en revenant de manière abjecte sur le parcours d'Alexandre Strens, son orientation sexuelle et ses choix de vie et son honnêteté. Se bornant à répéter de manière grave le mot « coïncidence » à chaque fois qu’il s’efforce de remettre en cause le travail des enquêteurs. Selon lui, « on aurait caché aux jurés toute cette histoire du Mossad et on les aurait intimidés avec ce faisan d’attentat ».

Son client serait donc un innocent incapable de tuer un être humain. Il est la victime d’un piège que lui auraient tendu les Iraniens qui l’ont recruté à sa sortie de prison. « C'est pour ça qu'il passe par le Liban, c'est comme ça qu'il est financé », a asséné son avocat.
Le problème, c’est que cette affirmation n’a aucun fondement. Tout ce que Me Courtoy avance ne repose sur aucun aucune pièce du dossier. Ce sont de pures hypothèses. On nous apprend que Mehdi Nemmouche aurait été piégé par les Services de renseignement iraniens et que ses victimes, les époux Riva seraient des agents du Mossad que les services iraniens ont liquidés. « On ne voit pas le lien logique entre les deux. De mon point de vue, c'est n'importe quoi. Les questions essentielles demeurent : qu'est venu faire Mehdi Nemmouche à Bruxelles, qu'en est-il de ses revendications, des vêtements qui ne portent que son ADN ? », réagit Me Masset, avocat du Musée juif.
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Maitre Hirsch, qui représente le CCOJB, a également jugé la plaidoirie de Maitre Courtoy « incohérente et désarticulée ». « Elle n'a apporté aucune réponse à quelconque élément du dossier. C'est extraordinaire : il a parlé pendant plus de huit heures pour ne rien dire ». Pour la pénaliste, le monologue de Me Courtoy aura par contre prouvé que Nemmouche était un combattant de l'Etat islamique : « C'est la première fois depuis le départ qu'il le dit. Non seulement qu'il a combattu pendant 14 mois, mais aussi qu'il était l'un des geôliers des otages français détenus en Syrie ».

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